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Neighian, tome 1 – Louise Jouveshomme – Mnemos

Introduction

Soyons honnête, vous aller en chier. Mais bordel que ça vaut le coup.

Neighian, de Louise Jouveshomme publié aux éditions Mnémos le 22/03/2023 est une saga en deux tomes de fantasy politique.

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Résumé :

« Neighian. Un nom, un tatouage, un art du combat qui fait gémir tout le Continent.

Les Neighians protègent l’Union, pouvoir central qui rassemble les représentants de toutes les nations et maintient une paix fragile entre les États. Mais les frontières sont des lignes de poudre sur un échiquier politique branlant… Et quand un elfe assassine le Dominant de la Meute des loups, c’est le grand brasier qui prend.

La dette de sang n’a plus de diplomatie, et les vieilles alliances se reforment. Complot ? Coup d’État ? Vendetta personnelle ? Nul ne le sait… L’Union est au bord du gouffre.

Et c’est sans compter sur l’Ombre et ses Pervertis, qui de jour en jour massacrent les convois et les villages isolés. Une Ombre dont personne ne connaît le nom ni l’origine, mais dont les Neighians sont les implacables limiers.

Pour sauver l’Union, il fallait un miracle, un geste désespéré : Heltia de Cytari, Lieutenant Neighian, est chargée secrètement d’une bien étrange mission…

Une quête au nom de la paix. Et au prix du sang. »

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Il est vrai que de base, ce n’est pas un livre qui m’aurait attiré, je l’avoue. Les vampires, les elfes etc…, ce n’est pas ce que je préfère. Je me suis jetée dessus parce que je suis tellement, mais tellement fan du style de l’autrice. Je sais que cette personne peut écrire n’importe quoi, qu’elle saura le rendre vivant, percutant et si visuel. La force de ce livre est là.

La puissance du style d’écriture est unique, admirable, mais surtout, elle a une âme.

Entrer dans Neighian, c’est se lancer dans quelque chose d’imposant et ne pas se mettre en condition, c’est louper tout son intérêt.

À la manière dont il faut lire du Alain Damasio en attendant le moment venu, l’instinct qui vous poussera dans ses pages, ce roman est prêt à vous attendre le temps qu’il faut.

Style

Pour entrer dans ce récit, le premier constat à faire est son vocabulaire. Il oscille entre une écriture familière et une sophistiquée. L’exemple parfait pour l’illustrer se trouve page 100 :

« Une bulle chaude gonfle dans la poitrine d’Heltia à cette pensée, un sourire d’expectative étire ses lèvres. Elle en avait besoin.

C’est en mettant pied à terre pour laisser souffler et pisser son cheval qu’elle la sent, une caresse légère et lointaine, même pas une caresse à vrai dire, juste la sensation de l’air qu’on déplace. »

Neighian c’est une plongée dans quelque chose que vous ne trouverez pas ailleurs, et des citations je n’en manque pas !

Si parfois, les mots sont abrupts, c’est aussi une véritable poésie que nous dévoilent les paysages de ce monde :

« En contre bas, au fond de la vallée aux coteaux hérissés de masures vertes, Cytari Daliiem, le don des Mères, jette à la face du ciel ses arêtes, ses frontons et la vie qui frissonne en elle, énorme cœur de briques, de bois et de roche qui pulse dans l’aube grise. » p57.

L’écriture est percutante, précise, drôle, percutante, épique, touchante. Le style est taillé au couteau :

« La terre dans sa bouche. L’air qui cogne contre les portes closes, les larmes dans les yeux, les millions de poignards qui se plantent dans sa chair, le hurlement qui verrouille sa trachée, le noir. Respire ! » p307

Lisez ça à voix haute et osez me dire que le « respire » ne tombe pas pile au bon moment.

Un style presque oral qui dégage quelque chose, et ça sans même tout comprendre. Parce que oui, parfois, les mots nous perdent et c’est là qu’il faut s’accrocher. Ce livre ne se lit pas en étant déconnecté ou déconcentré, il demande de l’attention et c’est en ça que c’est un marathon et non un sprint. Il met arrivée de relire 5 fois le même paragraphe, cependant, même si vous pensez ne rien comprendre, la vérité est que si.

J’ai lu ce livre en lecture commune et je vous le conseille grandement d’ailleurs, car il se partage. Discuter théories, compréhensions pour faire les liens qu’on a intériorisés, mais qu’on n’avait pas encore laissé sortir et surtout, utiliser le vocabulaire en traitant des persos de scian ou de dragon de scian x) (je vous laisserez découvrir vous-même la signification ;)).

En bref, une lecture exigeante et longue, mais qui laisse des traces !

La parenthèse analyse de style de Clara

Bienvenue dans ma tête.

À la toute fin du chapitre 27, se suivent deux scènes qui n’ont, à priori, pas de lien entre elles.

La première nous explique que Heltia ne serait pas contre sacrifier une des personnes qui l’accompagne et dont le statut n’est pas très important au cas où l’offrande pour les sirènes et leur engament de paix ne suffisent pas à les sauver elle et Mélion. Là, je me dis qu’elle est horrible quand même, mais ça me fais marrer. La seconde nous parle de la vision de leur guide sur la nature et le lien prédateur/proie.

Ok, c’est intéressant, pourquoi pas.

J’ai fini ce chapitre puis j’ai réagis que le livre venait sans même que je m’en rende compte sur le coup, justifier avec tellement de finesse ma propre pensée du “c’est horrible” par “c’est pas de la cruauté, c’est juste la nature, il n’y a pas de survie sans sacrifice, les prédateurs manges les proies.” Le prédateur ici, c’est Heltia, et elle doit survivre, s’il le faut, elle se trouvera une proie.

Je trouve ça fantastique de technique de narration !

Univers

Neighian se passe au travers d’une carte grande et diversifiée. 10 peuples (elfes, loups, stygias, vampires, humains, nains, farfadet, troll, garnum et sirène) qui se côtoient et dont les alliances politiques ne tiennent qu’à un fil.

Le charme de ce continent, c’est son histoire. Chaque bâtiment, chaque route et chaque personnage rappellent des morceaux du passé qui ont façonné le monde actuel. Au détour d’un village en ruines, on parle économie, dans le sable, agriculture, dans les légendes, politique sociale. L’autrice est dans son domaine et on le ressent. Cet univers, c’est chez elle, et chez toi quand on le lit.

Pendant ma lecture, je mettais des post-it. Des rouges pour les belles citations, et des beiges pour ce que j’appelais les « portes ouvertes ». Parfois, le texte met des claques. Il m’a fait tout remettre en question : la vie, la société, les tabous et ce que je croyais savoir. Il se fiche des tabous, il envoie son message.

« La sentence rendue par Ceux-dans-le-peuple-qui-trancherons-de-la-main importe peu, dès lors, le peuple a déjà choisi » p14.

C’est la construction crédible de cet univers qui rend ses paroles aussi fascinantes et intégrées au récit. Rien n’est laissé au hasard et l’autrice aura réponse à toutes les questions que vous vous poserez. Et croyez-moi, vous aller vous en posez beaucoup.

Pour ça, elle a d’ailleurs, une technique infaillible : les archives. À chaque début de chapitres (ou presque), des archives de son monde vous seront proposées. Des pièces de théâtre aux réflexions philosophiques des personnages, en passant par des rapports d’enquêtes ou retranscriptions de discours public ou de procès, c’est tellement réaliste que j’ai fini par douter de leur caractère imaginaire. Alors que bon, non les elfes et les vampires ça existe pas à première vue ^^’

Les archives ne sont jamais en trop, elle agrémente l’univers et permettent une meilleure compréhension sans jamais être lourde. Elles sont au bon endroit à chaque fois, c’est une super idée qui convient à ce livre parfaitement, car l’univers est complet et complexe. Ainsi, quand les personnages tomberont sur des cadavres et souhaiteront les incinérer, vous saurez pourquoi.

Pourtant, jamais cet univers ne vous prendra par la main pour autant. Il m’a fallu bien 12 chapitres pour qu’une bonne partie devienne évidente parce que les bons indices ont été semés régulièrement au bon endroit (tour des effluves, problème de Heltia avec un autre personne…)

Histoire

Heltia de Cytari est envoyé en mission diplomatique pour empêcher une guerre entre les loups et les elfes et cherchant du soutient chez les sirènes. Pour cette mission, Mélion de Fadren l’accompagne en tant qu’émissaire des elfes.

Ce livre est divisé en différents points de vues. À la louche, 80% du temps, c’est Héltia que l’on suit, 10%, Fream et les 10% restant se partages entre différents individus sans réelle importance, mais avec un caractère bien à eux, toujours spectateur de quelque chose qui les dépasse et qui dépasse le lecteur, mais dont l’on sait que l’histoire dépend. Et puis, le fameux chapitre 17. Pour l’anecdote, mon partenaire de lecture était à l’avance sur moi et un jour m’a dit de lui dire ce que je pensais de ce chapitre une fois que je l’aurais lu. Le fait est que je n’ai absolument rien compris. Et lui non plus x)

Pour autant, ses différents points de vues sont comme les archives, ils ont leurs propres pattes et caractère et permette de semer les bons indices et de caler nos réflexions pour qu’elles se vérifient et ne s’éparpillent pas.

Quant aux fins de chapitres, elles sont hyper bien faites, très appétantes et très dans la révélation vers les vingtaines de chapitres. En fait, c’est fou comme le livre n’a rien dis clairement, mais comme il a préparé à ses révélations.

Pour rentrer plus dans le détail, ce livre est divisé en deux livres :

Livre 1  : Le chemin du lac

Parlons un peu des personnages :

Heltia, elle est énorme comme meuf quand même, elle m’a fait trop rire avec cette franchise d’être dans ses pensées et dans ses paroles. Heltia, elle ne s’excuse pas d’être elle, jamais. Et ça la rend humaine, crédible et presque attachante. Toutes ses interactions, toutes ses pensées lui ressemblent, on ne peut pas se tromper. Et ça rend son duo avec Mélion incroyable. Lui si classe, si posé, si naïf presque. Elle est pas sensible à ça Heltia, elle le traite comme n’importe qui, le descend de son piédestal (surtout dans ses pensée, moins violement à l’oral, même si des fois elle lui fait bien comprendre de ferme sa gueule xD) et ça empêche rien à ce début de relation qu’on entrevoit. Elle a jamais besoin de faire semblant dans sa personnalité et personne ne le lui demande (sauf pour son secret, mais au final ça non plus elle n’en a pas honte, elle est juste habitué.) Heltia à conscience de ses faiblesses, mais ne les avouera jamais.

Quant à Mélion, Melion Melion Melion… Heltia est absolument insupportable avec lui et qu’est-ce qu’il est patient et gentil bordel ! L’atmosphère que dégage ce personnage est impressionnante, plus j’ai lu, plus je m’y suis attaché, plus j’ai pris part au livre. Je veux en savoir plus sur ce qu’il cache sans le cacher, sur qui il est, je veux continuer de lire ses descriptions de lui si stoïque, ses répliques si intelligentes et matures, je veux percer sa carapace est découvrir le vrai Melion que je décèle petit à petit, celui de profond, certainement brisé (au moment où il dit que si une guerrière comme Heltia y crois plus, lui se rend compte qu’il n’y a pas d’espoir <3333), juste et que sais-je d’autre.

Les conversations avec Mélion sont d’une justesse sans avoir besoin d’en dire beaucoup. Ce perso à la classe avec sa couleur blanche qui lui collait à la peau, de sa droiture a la robe de son cheval. Cependant, plus j’en apprends sur sa droiture, plus je me dis que ça peut faire de lui quelqu’un de dangereux. La première révélation que l’on a sur lui explique beaucoup sur son comportement.

Quant aux personnages secondaires, je pense à Kaarim et Gaëtan, je les aime tout autant. Ils jouent leur rôle, respirent la peur ou la franchise, l’idiotie et l’intelligence. Aucun des personnes n’est parfait et leurs émotions transpirent dans les mots. Pourtant, si leurs caractères et tout ce qu’ils reflètent sont décrits à la loupe, physiquement, ça reste très sommaire, formel. Et ça me va, parce que ce livre est fait de sens : beaucoup d’odeurs, et beaucoup de couleurs dans la partie 2.

La vue n’est pas importante dans ce livre, c’est tout le reste qui l’est.

Et il est temps de parler de la fin de ce livre 1, à 372 pages sur 543. Soyons clair, ce n’est pas une fin de partie, mais une fin de livre, ça en a tous les codes. Bataille finale, grande révélation, tension au max et cliffhanger de fou qui actionne le feu d’artifice. C’est une fin très bonne, mais dont le seul défaut et d’avoir une suite en tournant la page. On va en reparler plus bas.

Livre 2 : (pas de nom pour pas de spoil ;))

Cette partie est une introduction du livre 2. Je suppose que le tome 2 (qui sors en septembre 2023) ne commence pas sur un livre 3, mais qu’il contiendra la moitié du livre 2 et la fin.

En-tout-cas, la partie commence par un événement qui se passe après là où en est l’histoire. On retrouve le procès du tout début et qui il concerne. Ce n’est pas la personne que j’imaginais, mais alors pourquoi ? Qu’est-ce qu’on lui reproche ? Qu’a fait Heltia ? Quelles décisions ont été prises dans la suite de l’histoire ? Lisez ! Une mécanique d’écriture à la Alain Damasio, remonter le temps, commencer par les conséquences. Une technique qui produit un fort intérêt à lire pour comprendre. Magnifique !

L’histoire se continue donc dans un nouveau voyage aux nouveaux enjeux.

Mélion reste fidèle à lui-même : il est fascinant ! Toujours droit, toujours juste, toujours sur de lui, sans faille (ou presque), sans émotion visible. Il est d’autant plus intrigant, j’ai d’autant plus de pitié. Quoi qu’il arrive, il ne se dérobera pas à son peuple. Ses intérêts personnels ne comptent pas, seuls le choix de son peuple le peu.

Quant à Heltia, elle évolue.

L’ambiance du point de vue de Heltia au début se fait triste et frustrante. On parle de trahison, on cherche à comprendre avant de juger, on s’excuse (auprès de Mélion par exemple quand ses mots vont trop loin #choquée, ce qui prouve que ses pensées et réactions évolue avec l’histoire et avec ses relations avec les autres).

Et enfin, dans tout ça, j’ai laissé de côté un personnage : Fream (que je prononce Fréham parce que ça sonne mieux dans ma tête). Lui, on le rencontre sans comprendre qui il est et on fini en sachant, mais sans pour autant être moins perdu. J’ai de la compassion pour lui, alors que ce n’est pas censé être le cas, je suppose. Mais je ne comprends pas ce qui la poussé à perdre volontairement un peuple qu’il regrette autant. Quel est le but de ses actions ? Il a scellé son destin volontairement et il le vit mal.

Fream, il fuit. La réalité, le monde, son peuple, ses actes, lui-même. Il fuit alors qu’il voudrait être vu. Pourquoi il en est arrivé là, je ne sais pas, mais c’est triste.

Fream, c’est l’exemple même que l’on peut venir du même endroit, avoir été élevé avec une même culture et prendre deux chemins opposés.

J’ai confiance en l’autrice pour trouver une conclusion à Fream judicieuse et j’ai sincèrement hâte de voir ce qu’elle peut proposer à ce type de personnage.

Ce second livre est agréable, mais j’ai trouvé là « fin » un peu molle, beaucoup d’introduction de nouveau personnage et de nouvelle machination d’un coup (même si Mélion arrive comme un saveur à la fin xD).

Je ne suis pas plus convaincue que ça par la nouvelle facette de Heltia. Ce sont ses pulsions que j’aime, sa franchisse et là, tout est très dans la dentelle. Je ne sais pas ce que donnera la suite.

La hype de fin est retombée et je suis persuadée que je devrais revenir dessus dans le tome 2 pour savoir qui est qui. Cette seconde partie est très introductive et j’ai fini en mi-molle tout en restant parfaitement impressionnée par le style.

Edition

Je suis obligée de le pointer comme un défaut, mais le tome aurait dû se terminer sur le livre 1 de mon point de vue. Après autant de jour de lecture du livre 1 (30 jours+10 pour le finir), la concentration que ça me demandait et le sentiment de fin d’un acte, j’étais épuisée. C’est un texte lourd, danse, métaphorique et contemplatif, complexe et politique. Ce dont j’avais besoin, ce n’était pas d’enchaîner, mais de faire le point, voire de retourner un peu en arrière pour ça.

Rien ne m’empêchait de m’arrêter là, seulement le fait d’avoir un livre inachevé sous les yeux que je ne pouvais pas ranger dans ma pile des livres lu, c’était stressant. De plus, un tome est censé se suffire à lui-même et régler un certain nombre de points pour appâter le lecteur sans le frustrer complètement. Là, le tome se finit sur quelque chose qui ne ressemblera en rien à une fin, donc sans cet effet d’accomplissement que j’ai ressenti à la fin du livre un. C’est un défaut. D’autant que ce livre est écrit très petit.

Si tu aimes

Parce que ce sont deux styles qui se suffise à eux même, deux très beau livres, deux histoires qui ont leur fans et ceux qui n’y arrive pas.

Conclusion

J’ai adoré ma lecture, mais j’en ai bavé.

Les archives, le style, les points de vues, tout ça laisse quand même part aux théories et aux réflexions et c’est au lecteur de faire le travail de plonger dans l’univers. Je trouve personnellement ça génial, mais je conçois que ce n’est pas pour tout le monde.

Ce n’est pas un livre de grandes actions, pour autant, ils ont tous perdu quelque chose à la fin et ça rend le tout très accrocheur. C’est un livre de contemplation, de réflexion sur le monde et la société, de politiques, d’anecdotes, d’histories, de douleurs, de secrets, de liens, de relations, de paysages, de couleurs et d’odeurs.

J’en suis ressortie en sachant qu’il me resterait en mémoire, mon esprit tournant encore à la recherche des indices que je n’avais pas vu. Je ne regrette pas de mettre jetée dessus, c’est le genre de livre complexe et avec du caractère comme je les aime.

Alors, oui, je le conseille aux explorateurs de style et de genre, aux curieux qui n’ont pas froid aux yeux et à tous ceux qui sentent que c’est le moment de le lire. Mais si vous êtes sûr de ne pas aimer la description, et ce n’est pas grave, choisissait un autre livre. Vous y reviendrez peut-être un jour, rien n’est définitif, mais ce livre-là, il faut savoir dans quoi on s’embarque.

Neighian est un joyau poli, mais il est difficile d’accès. Une flamme dans une nuit profonde qu’il faut avoir le courage de traverser.

Je finirais donc sur une citation :

« Elle dérape plusieurs fois, mais ça lui fait du bien de marcher. Ça lui donne l’impression de semer derrière elle les souvenirs et la fébrilité qui l’a gagnée, avec le temps. » p355.    

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