Le Roi des Fauves – Aurélie Wellenstein – Scrineo
Introduction
Un livre comme j’aimerai en écrire. Du moins, son idée et son début.
« Le Roi des Fauves » d’Aurélie Wellenstein est un roman sombre, nordique et violent tout en restant relativement jeunesse sans pour autant les surprotéger. Un équilibre qui mêle scènes haletantes, presque horrifiques parfois et une touche d’humour et de beauté du monde (enfin… on en reparle dans la partie « histoire » !)
Résumé qui envoie du pâté :
« Accusés de meurtre, Ivar, Kaya et Oswald sont injustement condamnés à un sort pire que la mort. Enfermés dans un royaume en ruines, coupés du monde, il leur reste sept jours d’humanité. Sept jours pendant lesquels le parasite qu’on leur a inoculé va grandir en eux, déformant leur corps et leur esprit pour les changer en monstres, en berserkirs, ces hommes-bêtes enragés destinés seulement à tuer ou être tués.
Commence alors une course contre le temps, effrénée, angoissante, où les amis d’hier devront rester forts et soudés, pour lutter contre les autres… et surtout contre la bête qui grandit en eux. Existe-t-il une issue ? Existe-t-il un salut quand son pire ennemi n’est autre que soi-même ? »
Style et histoire
Tout est fait pour être au cœur du livre avec un style sans complexe. La lecture est facile et les pages se tournent toutes seules. Rien d’extravagant, avec tout de même de jolies réflexions et un humour piquant
« — J’ai une bonne nouvelle, annonça Oswald.
— Tu as trouvé comment dévisser les barreaux ? demanda Kaya.
— Non, je crois que je suis en train de faire une pneumonie. Je vais mourir avant d’être jugé, c’est sûr; » p55
(Croyez le ou non, je trouve ça drôle xD)
qui ponctue l’ambiance stressante d’un souffle bienvenu.
« Il fixait le paysage avec une telle concentration que Kaya se demande s’il avait vu quelque chose – une troupe de cavaliers à la recherche de trois jeunes assassins par exemple – puis elle comprit qu’il regardait davantage en lui-même qu’au dehors. » p44
Les scènes sont parfois très visuelles comme très imagé, parfois on dit tout comme on ne montre rien.
« Le sorcier saisit les côtes qu’il venait de briser et les extirpa du cadavre pour les déployer comme deux ailes blanches et pourpres au-dessus de son dos. »p87
Vient alors ma première et seule critique du livre qui se trouve à ce niveau : la différence entre la première et la deuxième partie de l’histoire.
J’ai eu un coup de cœur pour le début qui me rappelait tellement l’ambiance de mon second roman que j’ai tant aimé écrire. Une situation injuste, sombre, stressante, mais pourtant humaine et avec ces petits moments d’esclaffements qui ne fait que renforcer le malaise. Et puis, il y a la cérémonie (horrible) qui leur intègre ce qui va les bouffer de l’intérieur, la première fuite, les premiers moments dans cette prison improvisée et… la suite. La suite ou le livre ose pourtant aller là où je pensais qu’il ne n’irait pas. Pourtant, il ne le fait qu’à moitié. Ces sept jours m’ont moins convaincu avec un mystère du passé et un méchant un peu trop rapide, une querelle amoureuse et des visuels de scènes qui se font de plus en plus survoler.
Je n’ai pas déprécié ma lecture attention, mais mon admiration est un peu retombée, c’est ce que j’essaye de dire.
[Spoil fin] : surligne pour lire
Enfin, la morale de fin. Si elle fonctionne, elle m’a laissé perplexe. Alors que le livre nous souffle que le monde reste beau malgré tout :
« Son monde intérieur pouvait s’effondrer, il resterait toujours de jolies choses. Il y aurait d’autres aurores, toutes aussi splendides que celle-ci, d’autres jeux d’ombre et de lumières. Même après sa mort, les vagues colossales de l’océan continueraient de s’élever et de retomber avec fracas. Dans cet univers gigantesque, il n’était qu’une étincelle, la flamme ténue d’une bougie -que le parasite allait souffler. »p126
La fin est une bête vengeance d’échange de position. Alors qu’Ivar défend jusque-là la justice, refuse de tuer depuis le début, le parasite en lui a finalement plus gagné qu’on ne le croit. Frustrant comme final.
Personnages
On ne peut pas passer à côté des personnages dans ce livre. Leurs caractères leur sont propres et leurs évolutions dans la situation crédible. J’aurais aimé qu’on en face plus, qu’on rentre plus dans les détails de leurs changements, de leurs douleurs pour que la fin soit plus marquante.
Deux choses m’ont quand même pas mal marqué :
- C’est la première fois que je vois un personnage avouer de façon complètement naturel que sa vie compte plus que celle de ses amis et ça sans aucune forme de condescendance ou d’animosité. Et oui, je valide ! (j’aurais aimé vous donner la citation, mais je l’ai perdu quand mon post-it s’est malheureusement décroché ><)
Cette partie-là mériterez un débat, qu’on fera je vous le promets quand je vous parlerai du message carrément inverse d’un autre livre.) - La relation amoureuse est… bizarre. J’aime peu cette idée qu’on doit tout pardonner par « amour », mais je n’ai pas l’impression que le livre le glorifie, mais il ne le détruit pas non plus, c’est juste là, juste ce que pense le perso. Si ça peut apporter une réflexion aux lecteurs, c’est un point intéressant, mais attention tout de même. L’amour seul ne suffit pas dans une relation, ne l’oubliez jamais.
« Elle les avait abandonnés, mais il suffisait qu’elle réapparaisse pour qu’il tombe à ses pieds. Etait-il à ce point esclave de ses sentiments ? »p224
Univers
Le potentiel qu’à cet univers ! Mais vraiment. Sans être trop compliquée à comprendre, l’autrice nous embarque dans son monde. Entre âmes et monstres, sa bibliographie à l’air de tourner dans un style d’univers qui me plait beaucoup et que j’ai encore envie de découvrir.
Si vous aimez les ambiances nordiques, vous êtes servis !
Si tu aimes
Franchement, c’est la première fois depuis que je fais des « si tu aimes » que je ne sais pas quoi proposer. En tout cas, pour le moment. Si cela vient, je vous en ferai part !
Conclusion
Pour conclure, je dirais que ce livre marche bien. Je l’ai dévoré avec envie, sans vraiment de moment trop descendant dans ma lecture. La deuxième partie m’a laissé moins enthousiaste, mais je ne dirais pas pour autant qu’elle est mauvaise et qu’elle doit vous dissuadez de le lire. C’est une excellente lecture qui fait passer un bon moment et je veux lire plus de livre comme ça. Ça m’inspire même parce que c’est ça que j’ai envie d’écrire aussi à ma manière. Montrer les injustices, crée des humains en difficulté, passer des messages, donner des prénoms nordiques (:p).
J’ai envie de découvrir d’autre livres de l’autrice, parce qu’elle en a écrit pleins et je suis intriguée de voir son évolution à travers ses écrits ! Je n’ai aucun problème à conseiller ses livres parce qu’ils sont travaillés et on sent une vraie envie de bien faire dans la technique.
Fouillez ses œuvres, une vous inspirera peut-être et essayez, vous n’avez rien à perdre !
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