Le clan Bennett, tome 2 : Le chant du corbeau – T. J. Klune – Bookmark
Introduction
Il y a des appels qu’on ne peut ignorer.
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Bonjour petit louveteau du clan Bennett, tu es ici dans la chronique du tome 2. Je vais en dire le moins possible, mais si tu ne connais pas, commence par la chronique du tome 1 juste ici : Tome 1
Aujourd’hui, on plonge dans l’histoire d’un sorcier qui a grandi parmi nous. Bienvenue dans « Le chant du corbeau », tome 2 de la tétralogie.
Résumé :
Gordo Livingstone n’a jamais oublié les leçons gravées dans sa peau. Endurci par la trahison d’une meute qui l’a abandonné, il a cherché le réconfort dans le garage de sa minuscule ville de montagne, se jurant de ne plus jamais s’impliquer dans les affaires des loups. Cela aurait dû être suffisant. Et ça l’a été, jusqu’à ce que les loups reviennent, et avec eux, Mark Bennett. Au final, ils ont affronté la bête ensemble en tant que meute… et ont gagné. Aujourd’hui, un an plus tard, Green Creek a retrouvé son calme après la mort de Richard Collins ; Gordo se retrouve une fois de plus mage du clan Bennett et lutte constamment pour ignorer Mark et le chant qui résonne entre eux. Mais le temps vient à manquer. Quelque chose arrive. Et cette fois-ci, cela vient de l’intérieur. Certains liens, peu importe leur force, étaient faits pour être brisés.
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Avant de commencer la critique en détail, j’aimerais quand même dire à quel point dans la théorie, cette saga n’a rien pour me plaire.
– C’est de l’urban fantasy/bit-lit et je n’ai jamais eu de période où j’ai aimé ça. C’est un genre nouveau pour moi, qui ne m’a jamais attirée jusqu’à présent et avec lequel j’ai encore du mal à accrocher, même si je m’y fais !
– Il y a des passages vulgaires. Les personnages ont un vocabulaire et des façons de s’exprimer brutes de décoffrage et j’ai toujours été une adepte des phrases poétiques et recherchées.
– Il y a du smut. Je n’ai jamais été attirée par ce genre de scène. Oui, maintenant j’ai l’impression qu’on ne peut plus ne pas en lire, mais s’il n’y en a pas ça m’arrange.
Le clan Bennett, c’est tout ça. Oui. Et pourtant ! Cette saga m’a fait aimer quelque chose qui sort complètement de ma zone de confort avec une facilité que je n’explique pas.
Quand je parle de ce livre, il semble évident qu’il ne peut pas me correspondre. Cette sage me faire rire à la folie, pleurer et aimer. Je suis connectée au final. Je la ressens, elle me comprend. Et cette force-là, de réussir à faire d’un récit pas pour toi, ce dont j’ai besoin, c’est du TJ Klune tout craché.
Style
Lire cette saga, c’est rencontrer une famille et en faire partie. Le style nous inclut dans leur quotidien en mélangeant dialogues percutants, sentiments de familiarité, émotions et compréhension des personnages.
Attachant, poétique, inspirant, addictif, impossible de s’arrêter ! D’autant que le temps passe ici, des dizaines d’années qui défilent sans jamais qu’on ait l’impression de louper des étapes de leurs vies.
Un style tranche de vie mené à la perfection.
Univers
Petit village aux États-Unis et société magique secrète. Dans ce tome 2, l’univers se développe. On en découvre plus sur les clans de loup-garou, les sorciers et le fonctionnement du monde. On se rend compte que ça peut devenir bien plus sombre aussi et les personnages vont devoir s’adapter à cette étendue des règles !
Une saga qui se complète et qui n’a pas fini de nous étonner, de trouver de quoi rendre son scénario prenant en sommes.
Histoire
On suit cette fois le point de vue de Gordo, le gérant du garage de la ville et qu’on connaît bien en tant que patron de Ox, le personnage principal du premier tome. Patron, ami, figure paternelle, mais qui est Gordo au fond de lui ?
« Je me demandai si l’espoir ressemblait souvent à un mensonge. » p141
De retour dans l’enfance de Gordo, la partie 1 alterne son histoire et son voyage avec Joe (le fameux qui m’a fait câbler dans le tome 1 xD).
On nous raconte sa rencontre avec Mark, sa relation avec son père, ce terrible sentiment d’être un objet qu’on peut laisser derrière. On nous parle de rancœur et de liens, ceux anciens et ceux qui se créent.
Après ça, retour dans le présent, à la suite des aventures du tome 1. Solitaire et bourru, Gordo est soutenu par une équipe d’amis extravagants, mais il reste fermé comme la porte qu’il a claquée au nez de sa vie d’avant. Seulement, du côté des loups-garous, des problèmes s’aggravent et le retour de figures du passé va mettre à mal tout le clan Bennett.
Gordo doit faire corps avec sa magie et sa meute pour survivre. Faire face aux choix qu’il doit faire pour SA vie. Heureusement, cette famille ne se laissera jamais tomber et on ne laissera plus jamais quelqu’un derrière.
« Mais ce qui était amusant à propos de la haine, c’est l’infime frontière qui la séparait de quelque chose d’entièrement différent. » p301
Personnages
Dans ce roman, je saisis les personnages comme personne. J’ai été autant touchée que Gordo par son histoire. J’ai été autant en colère que lui contre ces trahisons, même si dans mon cœur comme dans le sien, c’est meute, famille, frère, fils, amour.
« Tu aurais put devenir le grand méchant, Gordo. Et tu en aurais eu tous les droits. Au lieu de ça, tu as juste choisi d’être un enfoiré.» p403
Ce qui est génial avec le Clan Bennett, c’est qu’on n’oublie jamais les personnages secondaires. Peu à peu, on apprend à les découvrir eux pour attendre les tomes qui les dévoileront complètement toujours avec impatience. L’histoire de Gordo, c’est l’histoire du Clan Bennett. Un individu comme un arbre dans une forêt qui sait vivre individuellement, mais aussi en groupe. C’est ce que j’aime ici, l’équilibre de n’avoir personne à l’écart, personne de plus en avant. OK, Ox reste le héros dans le sens propre du mot avec des capacités assez hors norme, mais elles ne sont ni incohérentes ni dérangeantes, parce que sa place est acquise depuis le tome 1 et que chaque tome nous inscrit celle des autres.
Les personnages sont humains, autant que peuvent l’être des créatures surnaturelles pour certains. Ils me touchent et je ne me lasserai jamais de ce cocon qui me donne l’impression d’être chez moi quand je lis.
Point 🌶️
Une scène bien plus courte que celle du tome 1. Cette fois nos deux personnages sont des adultes qui ont déjà pratiqués. C’est donc ici moins « initiatique » et plus dans l’intensité du lien qu’ils créer entre eux et l’importance que ça aura dans le scenario.
Cela montre une diversité intéressante dans les manières d’aborder ses scènes, bon point !
Conclusion
Une saga qui se développe, une famille, des histoires qui révèlent autant de parties sombres que lumineuses. De l’amour, de la haine, de la reconstruction. De la magie, des complots, des batailles et faire front. Ensemble. Toujours ensemble. Ne plus reproduire les erreurs, avancer.
Dans ce tome, les solutions ne sont pas apportées, il se passe des événements graves qui vont servir de fils rouge à la suite, mais je suis autant prête que le clan Bennet à les affronter.
La vie parfois, ça détruit. Certaines périodes ne servent qu’à temporiser, qu’as retardé l’inévitable et on se sent bloqué. Seulement, ici, on apprend que quand tout semble perdu, il restera toujours un nous qui surpasse les obstacles. On ne pourra pas toujours sauver comme on le voudrait, mais on peut aimer, même quand c’est douloureux.
« Il me tira vers lui et m’embrasa, profondément et lentement. Il y avait encore du bleu. Je me dis que ça faisait peut-être partie de nous. Mais il était silencieux sous tout le vert. » p471
Les cartes de Tahsin