Eldora, tome 1 – Floriane Caffart – Editions du hamster

Introduction

Faune et fière ! (meilleur slogan du livre <3)

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Bienvenue dans les ruelles du tome 1 d’une duologie : Eldora de Floriane Caffart ! Ne soyez pas timide, vous n’allez quand même pas vous laisser intimider par ses murailles et l’interminable montée pour accéder au château n’est-ce pas ? Ça serait bien dommage, parce qu’en fouillant un peu, vous découvrirez que derrière les apparences, se cache de l’or sur les pierres.

Résumé :

Arkann et Sayla sont nés Faunes dans une société qui les méprise.

Alors fuir… mais pour aller où ? Le Roi Reïgo surveille son peuple et lui défend de sortir d’Eldora.

Que se passe-t-il derrière les murs qui protègent la cité des créatures de l’Extérieur ? Pourquoi des Semeths ne sont-elles pas revenues d’expédition ? Que cache ce monde interdit ?

Trop de questions obscurcissent l’avenir du royaume. Combien de temps le Roi pourra-t-il encore taire ces secrets ?

Décidée à percer un mystère hérité de ses origines, la Princesse Heylinn est prête à sauter le pas… quitte à n’en jamais revenir.

Univers

Eldora est un monde de fantasy construit pour explorer une société.

Des créatures magiques variées, sans être trop nombreuses, se partagent les quartiers de la ville ayant chacune une contribution précise.

Parce que oui, Eldora, c’est le nom d’une ville entre une montagne et des murs, face à une forêt dont la plupart des habitants n’ont pas accès. Un monde de paix et de sécurité ? Cet univers visuel et dépaysant vous emmène dans ses réflexions, d’une logique et d’une réalité marquante.

Entourée de mystères, sans vous sentir être englouti par des informations, les portes de cette ville s’ouvrent spécialement pour vous, avec qu’une envie : ne pas les refermer derrière.

Rajoutez à cette ambiance un brin de mythologie. Je soupçonne des références et des allusions que j’ai manquées ou remarquées ! Cette histoire de « lien d’Ariane » par exemple a raisonné dans ma tête et tout s’est fait très clair après ça ! Les messages sont là, et ailleurs. Tout est exploité, de la nourriture à l’architecture, la topographie, les détails sont le cœur d’Eldora. 

J’ai été dans ses ruelles avec ses personnages. La visualisation s’est faite naturellement pour moi entre simplicité et poésie.

Histoire

Une histoire de politique et de violence.

La subtilité d’Eldora se trouve au cœur de son récit.

C’est ça une société violente.

Eldora est une ville où règnent discriminations et violences sociales. Et comment survivre dans un climat de tension dont on ne peut pas échapper ?

La quête des personnages c’est ça : vivre.

Survivre pour avoir le droit de vivre précisément.

Se battre avec soi-même et pas contre les autres pour continuer à avancer.

« Sayla se força à la regarder en face, elle ne s’excuserait pas d’exister. » page 31

Et je vous parle de ça aujourd’hui avec autant d’émotion que j’en ai eu en lisant, parce que traiter aussi bien un sujet aussi sensible, c’est faire réfléchir les lecteurs sans jamais les brusquer. En ça, ce roman est déjà une pépite.

La violence ce n’est pas que physique : ne pas pouvoir prendre des transports, les regards (le fais que Heylinn s’essuie la main après avoir touché Arkann), ne pas pouvoir aller faire une doléance au roi, ne pas apprendre à lire ou à écrire, c’est aussi de la violence !

« Accepte qui tu es, Arkann ! Rien de ce que tu feras ou diras ne changera ta nature, mais c’est là ta force ? Ta lumière est belle, ne laisse pas les ombres la noircir. » page 47.

Tout au long de l’histoire, le climat est posé, déjà oppressant, mais sans jamais en faire trop. 

J’ai adoré le multi points de vue et ce qu’il apporte : une vision globale d’Eldora. On n’est pas centré que sur la misère, la discrimination subie, mais aussi sur ceux qui y croient et ceux qui ne la subisse pas, mais qui n’y crois pas quand même. Cette variété fait tout le livre, car il rend tout crédible et réel.

Il n’y a pas de grand méchant ici, juste de l’Histoire qui a conduit à des jugements, des actes, des conséquences. On ne lit pas ce livre pour poser un jugement, juste pour comprendre et voir comment faire avec et différemment. À aucun moment, les personnages à qui on fait violence ne pensent même à la rendre !

Cette société existe à mes yeux, c’est une fable intelligente qui a compris son sujet et qui a réussi à le rendre passionnant par des personnages et des décors attachants.

« L’avantage d’être des gamins dont personne ne veut, c’est qu’ils avaient appris très tôt à se débrouiller seuls. Au cœur de leurs escapades, ils avaient repéré les endroits abandonnés où se réfugier en cas de problème. Ils se sentaient en harmonie avec ces lieux dont personne ne voulait. » page 75

Personnages

La force des personnages, ce sont eux même. Des personnages qui ne veulent pas de mal à Eldora, qui ne veulent pas renverser les rôles, qui veulent juste se sauver eux, être libres ailleurs.

« Ne vous méprenez pas, j’aime votre père et je le considère comme l’un des plus grands rois d’Eldora. Les temps sont durs et, s’il pense faire au mieux, les choix sont difficiles et nous devons nous préparer à l’éventualité d’un échec. » page 139

Pas de révolte, de rébellion pour changer les choses. Non, les personnages ne veulent de mal à personne, ils veulent juste s’en sortir eux, quitte à se retrouver dans un engrenage qui ne les concerne pas.

De ce fait, le tome 2 va prendre soit une direction plus violente à base de prise de pouvoir, soit de paix, soit quelque chose que je n’ai pas vu venir. Les trois cas m’intriguent et j’ai parfaitement confiance en le fait que quoi qu’il en soit, ce sera bien.

Les personnages sont tous attachants : je suis rarement attendri par tout le monde dans les multi points de vu, mais ici c’est le cas ! Tous un rôle, tous un sens, jamais de « longueur » alors que techniquement, c’est un roman qui prend son temps pour tout développer et qu’il n’y a pas de grosses scènes épiques (sauf sur la fin).

Les personnages s’élèvent entre eux, mais aussi tout seuls, ça va à son rythme !

Je me suis attachée, vite (Arkann, mon petit chouchou quand même <3) et profondément. J’ai suivi des amis, des frères et des sœurs et j’ai eu l’impression de vivre avec eux.

J’ai aimé les voir apprendre, les voir douter, ne jamais les voir abandonner.

« Oubliés Eldora, l’orphelinat, la hiérarchie qui les méprisait… Pour Arkann, il n’existait plus que la joie de sa sœur dansant au milieu des fleurs. » page 175.

La seule émotion qui m’a peut-être un peu manqué, c’est la peur, mais je crois que ce n’est pas ce que veut instaurer Eldora. Tout est plus compliqué que ça, qu’une simple émotion primaire.

Style

Un style fluide, avec des passages magnifiques et visuels. Jamais trop complexe, jamais trop simple. L’équilibre de ce livre me subjugue ! Vraiment les courses dans les rues, les détails, j’ai tout vu comme un film !

« Alya glissa sa main le long du mur, le laissant absorber sa chaleur. Elle aimait ce contact du froid qui faisait fuir l’ensemble de ses consœurs. Celles-ci ne voyaient que ténèbres, austérité et antiquité là où elle-même observait douceur, poésie et histoire. » page 15.

Conclusion

Le tome 2 promet d’être bien différent ! Découverte de créatures, de façon de vivre, de paysages et de secrets révélés sont promis !

Le tome 1 pose les bases d’un décor profond et sensible. L’injustice ça me touche. Ce n’est pas un livre qui vous prend par la main à base de combats et de conflits aux méchants et gentils précis.

Eldora, c’est un roman qu’il faudrait tous avoir lu au moins une fois. Je le trouve adapté à du tout public (attention à vos propres sensibilités bien sûr ^^) et est une belle référence pour débuter dans la fantasy ou compléter ses connaissances de ceux dont c’est le genre favori.

Mais une chose est sûr, roman de fantasy oui, mais bien au-delà dans ses valeurs et ses messages.

Un trésor qui a fait plusieurs apparitions dans ma vie avant que je ne l’achète et le lise et qui s’est transformé en véritable révélation pour moi. Un immense coup de cœur qui va aller loin dans mon classement 2024 et qui pourrais être le votre aussi.

Si vous le reconnaissez, je suis peut-être le signe de plus qu’il vous faut ! Si non, j’espère vous avoir convaincue ^^

PS : Merci à @jo_read_and_geek, elle a été mon signe à moi et ça valait le coup !

Les cartes de Tahsin

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L’autrice est aussi une artiste talentueuse, et tu peux retrouver ses livres et ses créations ici :

https://florianecaffart.bigcartel.com

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